L’alpha et oméga du marketing

Vous le savez sans doute : en marketing, rien n’est laissé au hasard et c’est justement tout l’enjeu. Le but est d’être le plus efficace possible pour faire un maximum de profit. Le marketing ne s’invente pas. Je veux dire par là que c’est une science dont les règles théorisées et fixées de manière certes arbitraire mais juste. Cette discipline ne cesse de s’enrichir chaque jour au gré des mutations socio-économiques. Cela créé également de nouvelles branches qui disposent de leurs particularités et qui pensent toutes posséder la meilleure stratégie. Certaines mouvances cherchent à s’affranchir des principes qui ont été mis en place à la fondation du marketing mais certains sont incontournables. Parmi eux, on trouve marketing mix qui est la base de la stratégie marketing.

Nuage de mots marketing mix
Le marketing mix prend en compte de nombreuses variables

Il s’agit d’une approche que Neil H. Borden a mis en évidence dans les années 60 (pendant la période de boom économique aux États-Unis) et qui a été simplifiée par un certain Jerome Mc Carthy qui a utilisé des moyens mnémotechniques pour mieux mémoriser les aspect du marketing mix. Ils fonctionnent tous par 4 et dans chaque section, ils commencent tous par la même lettre. Les termes sont utilisés en anglais car quand on traduit les termes, les mots ne commencent pas forcément par la même lettre. Les voici !

Les 4P

Il est essentiel de prendre les 4P dans l’ordre car c’est là que la stratégie prend tout son sens. De plus, des transpositions sont faites par rapport à d’autres modèles donc le tout reste cohérent et lisible.

  • Product (produit)
  • Price (prix)
  • Place (distribution)
  • Promotion (communication).

Si l’on part d’un produit donné, il faut lui fixer un prix, puis s’assurer que la distribution du produit soit assurée dans de bonnes conditions (c’est-à-dire, dans les bons magasins, au bon endroit) et enfin assurer la communication autour de ce produit afin que les cibles potentielles soient au courant de l’existence du produit.

J’insiste encore sur le fait qu’il fasse garder en tête ce schéma car il s’agit de la colonne vertébrale de la stratégie autour de laquelle vont s’articuler d’autres plans d’action.

Les 4C

De ces 4P découlent les 4C.Il s’agit en fait d’une amélioration des 4P. Là où tout était centré sur l’entreprise, à présent, en se consacre à au consommateur. Cette approche a été pensée par Robert Lauterborn dans les années 90, à un autre tournant dans l’économie aux Etats-Unis où tout était fait pour satisfaire le client afin qu’il revienne.

  • Consumer (consommateur)
  • Cost to user (coût)
  • Convenience (commodité)
  • Communication (communication)

Ici, on commence par identifier les besoins du consommateur pour tenter de résoudre le problème qu’il rencontre. De là, on détermine si le consommateur va trouver que ce prix est juste. On travaille aussi sur l’accès au produit, à savoir s’il est facile à trouver et enfin, on réfléchis à la meilleure manière pour communiquer au consommateur.

Marketing mix 4P
Les 4P se transforment en 4C (les appellations des catégories peuvent varier mais le résultat reste le même)

Les 4A

  • Acceptability (acceptabilité)
  • Affordability (abordabilité)
  • Accessibility (accessibilité)
  • Awareness (reconnaissance)

On peut dire que les 4A sont dans le prolongement des 4C car elles apportent quelque chose en plus. Si l’on prend un produit, il est ici question de l’acceptabilité de celui-ci par les cibles potentielles, dans le sens où on se demande si le consommateur final trouvera le produit (ou le service) attractif mais aussi éthiquement, légalement ou environnementalement  responsable. Vient ensuite la question de l’abordabilité ou la capacité de la cible à pouvoir se permettre de s’offrir le produit proposé. Par la suite, c’est l’accessibilité qui est abordée et qui concerne de manière la facilité d’accès aux points de vente mais aussi la présence de matériel adapté aux personnes à mobilité réduite par exemple. Pour finir, le point de la reconnaissance est abordé ; il concerne la notoriété que possède le produit auprès des consommateurs.

Les 4O

  • Object (produit)
  • Objectives (objectifs)
  • Organization (organisation)
  • Operation (opérations)

Les 4O sont une autre manière de voir les choses et viennent donc en complément des 4C et des 4A. Dans le cas actuel, on s’intéresse au produit et à savoir comment il est conçu,  s’il est de bonne qualité … Ensuite, on s’intéresse aux objectifs de vente mais aussi au prix auquel on veut que le produit soit vendu. La partie organisationnelle concerne la manière dont les ventes et la distribution du produit doivent être gérés. L’aspect opérationnel s’intéresse aux stratégies à envisager pour la promotion du produit.

Marketing mix décliné en 4Cs, 4As, 4Os et 4Ps
En lisant chaque ligne, on voit que les 4 P, C, A et O correspondent aux mêmes concepts (d’où l’intérêt de prendre le schéma dans le même ordre à chaque fois)

Le modèle des 7C et ses branches

Comme je l’ai dit, rien ne reste figé en marketing. C’est pour cela que d’autres modèles ont émergé en s’inspirant des précédents. C’est le cas des 7C, ou Compass model (modèle de la boussole, en raison des points NWSE qui correspondent aux 4 points cardinaux) qui sont un approfondissement des 4P et qui possèdent des sous-bassements.

  • Corporation (société)
  • Commodity (produit)
  • Cost (prix)
  • Channels (canaux)
  • Communication (promotion)
  • Compass model (consommateur)
  • Circumstances (circonstances)

Dans les 2 derniers points, on retrouve 4 sous-catégories :

Compass model

  • N = Needs (besoins)
  • W = Wants (envies)
  • S = Security (sécurité)
  • E = Education (éducation)

Circumstances

  • N= National & international (national & international)
  • W = Weather (conditions météorologiques)
  • S = Social & cultural (contexte social et culturel)
  • E = Economic (environnement économique)

En commençant par la société, on cherche à déterminer si elle réalise du profit ou s’il elle est en difficulté. Ensuite, les points 2 à 5 sont en fait une reprise des 4C mais sous une autre appellation. Viennent ensuite les facteurs qui proviennent directement du consommateur final puis les circonstances qui peuvent influer sur la possibilité et la volonté du consommateur d’acheter le produit.

Le modèle A.I.D.A. en marketing

Petit bonus : le modèle A.I.D.A. On voit à quel point il est efficace avec des produits de luxe tels que le parfum ou les voitures.

  • Awareness (attention)
  • Interest (intérêt)
  • Desire (désire)
  • Action (achat)

Pour une fois, les lettres correspondent en anglais et en français. Le processus décrit ici consiste à attirer l’attention de la cible puis de susciter son intérêt par le produit ce qui fera naître en lui le désir de la posséder et finalement l’amènera à acheter le produit.

 

Voila donc les grands principes du marketing mix que vous pourrez utiliser, comparer et pourquoi pas compléter à votre guise pour parvenir à vos objectifs.

A vous de jouer !

Ces ovnis en marketing

On associe souvent le marketing (à tort ou à raison) à toutes sortes de démarches agressives ou de ruses qui viennent se rassasier de l’argent des consommateurs. En même temps, on n’y peut rien car c’est un peu ça le rôle du marketing : convaincre les gens d’acheter un produit. Sauf que voir les choses de ce point de vue est très réducteur car en amont, il y a quand même les études de marché en amont qui déterminent quels pourraient être les besoins des cibles, la manière adéquate de répondre à leurs besoins, la forme a adopter pour faire connaître le produit, le packaging de celui-ci …

Le marketing est en constante mutation. S’il est vrai que certaines techniques étaient plutôt brutes (l’interruption marketing par exemple), des alternatives existent depuis lors pour mettre en confiance la cible afin de finalement gagner sa confiance et le faire passer à l’action.

Le Permission marketing

Interruption marketing vs Permission marketing
Le Permissions marketing, à l’opposé de l’Interruption marketing

Tout se trouve dans le nom. L’intérêt de ce genre d’approche est de demander au potentiel consommateur son consentement avant de lui proposer un produit ou une publicité. Vous pensez peut-être qu’il n’est pas habituel de voir cette tactique, et encore moins en France. Pourtant, vous la rencontrez tous les jours sans vous en soucier. Je vais vous donner quelques exemples et vous allez vous apercevoir que c’est plus simple que ce que vous pensiez. Lorsque vous regardez une vidéo sur YouTube et que vous êtes gentiment invité à vous abonner à la chaîne, c’est une forme de permission marketing car on vous demande votre autorisation avant que vous ne soyez périodiquement alerté des dernières nouveautés de la chaîne. Exemple encore plus parlant : lorsque vous donnez votre accord pour souscrire à une newsletter, vous donnez votre accord pour être contacté par la marque en question et recevoir sa publicité.

Le permission marketing a été inventé en 1999 par Seth Godin, un ex responsable marketing à Yahoo et très vite, il a été largement adopté. Néanmoins, sa notoriété reste faible du fait que c’est quelque chose qui nous paraît tellement naturel qu’on ne l’assimile pas forcément à du marketing.

La génération de prospects

On peut considérer que la génération de prospects (ou lead generation) est une suite logique du permission marketing sauf que certaines entreprises peuvent appliquer les principes du permission marketing sans pour autant aller plus loin. La génération de prospect consiste à contacter une personne qui a manifesté un intérêt pour le produit. Cette personne peut avoir manifesté son intérêt au travers d’une demande d’information supplémentaire (technique utilisée en permission marketing en proposant de la documentation) ou à l’aide de cookies qui sont partagés entre plusieurs sites et qui vont permettre d’établir qu’un internaute semble être à la recherche de telle ou telle chose.

Illustration du Lead Generation
Les cibles attirées ne sont que celles qui manifestent un intérêt pour le produit.

L’inbound marketing

L’inbound marketing est un peu l’aboutissement des 2 premières stratégies employées. Nous devons encore une fois cette invention à Seth Godin qui a cherché, par cette démarche, à mettre en valeur la qualité plutôt que la quantité en matière de contenu proposé ce qui engendre également une qualité de prospects par rapport à la quantité.

Pour comprendre le rôle de l’inbound marketing, il faut voir les choses comme ça : le marketing traditionnel est dépassé et il faut donc s’adapter aux nouveaux usages des consommateurs qui sont de plus en plus désensibilisés à la publicité à cause de la prolifération de celle-ci, que s’ils le veulent, ils peuvent esquiver les publicités sur internet et que maintenant, ils sont très regardants et n’hésitent pas à rechercher et à comparer. De là, une approche qualitative est préférée et cela passe par la génération de leads qui seront transformés en clients fidèles. Tout cela passe par un long processus mais à la fin, le consommateur est satisfait donc il revient et il vous recommande autour de lui.

Inbound marketing
Les étapes de conversion en Inbound marketing

 

 

Certaines pratiques qui étaient autrefois considérées comme marginales commencent à porter leur fruit. Il faut donc observer si à l’avenir, ce ne sont pas de genre de stratégies qui deviendront la norme.